Raymond Patenôtre
Pour les articles homonymes, voir Patenôtre.
Député français |
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Naissance | Atlantic City |
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Décès | (à 50 ans) 16e arrondissement de Paris |
Nationalité | française |
Activités | Homme politique, ministre |
Père | |
Fratrie | Yvonne Patenôtre (d) |
Conjoint |
Parti politique |
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Raymond Patenôtre est un homme politique et patron de presse français né le à Atlantic City (États-Unis) et mort le à Paris.
Biographie
Raymond Patenôtre est le fils de Jules Patenôtre (1845-1925), ambassadeur de France à Washington puis à Madrid. Sa sœur, Yvonne, épouse le comte Boniface de Castellane, fils de Boni de Castellane.
Raymond Patenôtre contrôle un groupe de presse important, appelé l'« Omnium républicain de la presse », qui regroupe de nombreux journaux de province, en investissant la fortune qu'il administre avec sa mère, Eléonore Elverson, à partir de 1925. Parmi ces titres, Le Petit Niçois, Le Petit Var, La Sarthe, Le Petit Havrais, La Gazette de Seine-et-Marne, L'Express de l'Est à Épinal, Lyon républicain, ainsi que Le Petit Journal , repris à l'héritier du propriétaire Louis Loucheur. Ce dernier détenait Paris-Midi mais aussi de titres régionaux, La Dépêche de Rouen, Le Journal de Thonon, Le Progrès du Nord et La France de l'Est de Mulhouse[1].
Dès son mariage avec Jacqueline Thome, en 1925, il contrôle le Progrès de Rambouillet, propriété de sa belle-mère[1], qui le soutient pour devenir conseiller général de Rambouillet en 1926, puis député en 1928[1]. Il achète aussi La Gazette de Seine-et-Oise[1] puis noue en 1931 une « amitié durable » avec le président du Conseil, Pierre Laval[1]. A 33 ans, il acquiert le groupe de la Sarthe (La Sarthe et son supplément hebdomadaire, L'Écho Républicain de l'Ouest, ainsi qu'un quotidien diffusé dans la Mayenne, Le Régional de l'Ouest)[1]. Il s'empare en 1932, du Petit Var et du Petit Niçois[1] et leur adjoint la même année un grand titre de la presse parisienne, Le Petit Journal[1].
Ce dernier avait été acquis dès 1919 par le ministre Louis Loucheur. Léon-Prosper Rénier, directeur de l'Agence Havas, avait accepté d'intégrer au club des « Cinq grands » journaux favorisés dans la distribution de la publicité, avec Le Petit Parisien, Le Journal et L'Écho de Paris et Le Matin. Ces deux derniers vont comme le Petit Journal décliner ensuite[1]. Louis Loucheur n'embauche pas de grands reporters au Petit Journal, où il se concentre sur la réduction des coûts[1], pour afficher des bénéfices[1], qui fondent de 85 % entre 1928 et 1931[1], année de la mort de Loucheur.
Convoité, le Petit Journal est alors racheté trois fois entre 1932 et 1937[1]. Le gendre et héritier de Louis Loucheur, Francis Sarrade dit d'abord non à l'éditeur Fayard et au Parti démocrate populaire[1], pour finalement céder en la majorité du capital à Raymond Patenôtre, lequel est « associé aux propriétaires de Paris-Midi et Paris-Soir, aux industriels Ferdinand Beghin et Jean Prouvost », représentés par un prête-nom, Henri de Zogheb[1]. Leur augmentation de capital de 17 millions de francs le porte alors de 27,5 à 43,5 millions[1]. Le couple Jacqueline Thome et Raymond Patenôtre ne reste actionnaire de ce titre que de 1934 à 1937 et qu'ils revendent ensuite au Parti social français.
Ils sont également propriétaires de l'hebdomadaire Marianne, racheté en février 1937 à Gallimard, et de L'Auto, racheté en 1939[2].
Raymond Patenôtre ne prend pas part au vote du 10 juillet 1940 sur les pleins pouvoirs attribués au maréchal Pétain[3]. Sous l'Occupation, il se réfugie à Lyon où il participe à la relance du journal L'Auto[4], puis part pour les États-Unis en 1941[4], déléguant son groupe de presse à Albert Lejeune, qui sera condamné et fusillé à la Libération pour collaboration.
Carrière politique et positions
Raymond Patenôtre mena une carrière politique très active :
- Conseiller général de Seine-et-Oise, élu du canton de Rambouillet : 1926-1928; 1935-1940; 1945-1949 ;
- Député indépendant de gauche puis USR de Seine-et-Oise de 1928 à 1940 ;
- Sous-secrétaire d'État à l'Économie nationale du au dans les gouvernements Édouard Herriot (3), Joseph Paul-Boncour, Édouard Daladier (1), Camille Chautemps (2) et Édouard Daladier (2) ;
- Ministre de l'Économie nationale du au dans le gouvernement Édouard Daladier (3), ministère supprimé avec l'entrée en (drôle de) guerre.
Raymond Patenôtre militait notamment pour une réforme monétaire fondée sur le bimétallisme, dénonçant les limites de l'étalon-or. Il s'opposait en cela à Jacques Rueff[5].
Grand bourgeois fortuné, dépensier et influent, Raymond Patenôtre est un de ces représentants du personnel politico-médiatique de la IIIe République qu'haïssait tant une gauche ou une extrême gauche qui triomphent temporairement avec le Front populaire, qu'une extrême droite anti-parlementaire et autoritaire qui prendra tout aussi provisoirement leur revanche sous Vichy. Il ne pouvait que se tenir à l'écart de l'un comme de l'autre[6]. « En résumé, à droite, on le prenait pour un renégat : à gauche, souvent pour un homme dont la richesse lui permettait d’assouvir ses ambitions. »[7]
Vie privée
En 1925, Il épouse Jacqueline Thome-Patenôtre, de 6 ans sa cadette, qui sera sous-secrétaire d'État sous la Quatrième République. Le couple a deux enfants, Nelly ou Éléonore, née en 1929 et Éric, né en 1941. Ils divorceront durant la guerre.
Raymond Patenôtre a entre-temps rencontré la comédienne Mireille Balin, avec laquelle il noue une liaison tumultueuse, en . Sa fortune lui permet de couvrir l'actrice de bijoux, de lui offrir un yacht sur lequel ils effectueront d'ailleurs une croisière de plusieurs mois en 1934[8]. Leur relation se détériore pourtant la même année avec le tournage de On a trouvé une femme nue, de Léo Joannon, dans lequel elle apparaît effectivement nue : Raymond Patenôtre lui aurait lancé « Le cinéma ou moi ! », et l'actrice choisit le cinéma. La rupture sera définitivement consommée en 1936[9].
Il se remarie en 1945 avec Dolorès Delépine (née le , dans le 16e arrondissement de Paris)[10] — dite « Lolette » —, avec qui il a deux enfants : Louis-Raymond, dit Muncho[11] () et Yvonne (). Après sa mort, Dolorès Delépine épousera en secondes noces Félix Gaillard, futur président du Conseil.
Il meurt en son domicile, 2 rue Leroux dans le 16e arrondissement de Paris le 19 juin 1951[12].
La succession considérable de Raymond Patenôtre donne lieu en 1954 à un contentieux civil et pénal entre sa fille aîné, Éléonore Soipion du Roure de Beaujeu, née Patenôtre, et Dolorès Gaillard, née Delépine, qui a deux enfants de lui. Temporairement aplani par un pacte satisfaisant Dolorès Gaillard, il rebondit en 1961, par l'action d'Éléonore du Roure et son mari se jugeant floués du fait de comptes suisses plus ou moins dissimulés, puis par une accusation de tentative d'escroquerie de Dolorès Gaillard en 1962, qui sera déboutée, et enfin par une contre-accusation de dénonciation calomnieuse en 1965, pour laquelle cette dernière sera condamnée[13].
Publications
- La crise et le drame monétaire, préface de Joseph Caillaux, coll. « Documents bleus », Librairie Gallimard, 1932.
- Voulons-nous sortir de la crise ?, Plon, 1934.
- Vers le bien-être par la réforme de la monnaie et du crédit - La misère dans l'abondance, éditions Le Petit Journal, 1936 (critique dans Esprit [6]).
Hommage
Une rue de Rambouillet est nommée en souvenir de Raymond Patenôtre[14] ainsi que la salle des fêtes de la ville[15].
Notes et références
- ↑ a b c d e f g h i j k l m n o et p [1] "Presse et politique dans les années Trente : le cas du Petit Journal", par Fred Kupferman et Philippe Machefer, dans la Revue d'histoire moderne et contemporaine en 1975
- ↑ Claude Bellanger, Histoire générale de la presse française, Tome III 1871-1940, PUF, 1972.
- ↑ « Raymond Patenôtre - Base de données des députés français depuis 1789 - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
- ↑ a et b Émilien Amaury par Guy Vadepied, éd. Le cherche midi, 2012.
- ↑ Jean-Claude Broustra, Le Combat de Raymond Patenôtre, Fayard, 1969, 205 p.
- ↑ a et b « LA CITÉ : Raymond PATENOTRE. Voulons-nous sortir de la crise? | Revue Esprit », sur Esprit Presse (consulté le )
- ↑ Jean-Claude Broustra, Le combat de Raymond Patenôtre, Fayard, (lire en ligne), Jacqueline Thome-Patenôtre (introduction)
- ↑ Loïc Gautelier, Mireille Bazin, Les passagers du rêve, Paris, 2019
- ↑ « Mireille BALIN », sur encinematheque.fr (consulté le )
- ↑ Samuel Cazenave, Félix Gaillard : le Président, Ginkgo Éditeur, fév. 2011, Chapitre 15, p. 270 (ISBN 978-2-84679-090-1).
- ↑ Louis-Raymond de son nom complet.
- ↑ Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 16e, n° 1246, vue 6/21.
- ↑ « Mme FÉLIX Gaillard condamnée pour dénonciation calomnieuse », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Rambouillet rue Raymond Patenôtre - Recherche Google », sur www.google.com (consulté le )
- ↑ « Bibliothèque historique - Salle des fêtes Raymond Patenôtre [extrait] : par Puteaux architectes - Archives départementales des Yvelines », sur archives.yvelines.fr (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- Jean-Claude Broustra, Le Combat de Raymond Patenôtre, Fayard, préface de Paul Van Zeeland, introduction de Jacqueline Thome-Patenôtre, 1969.
Sources
- « Raymond Patenôtre », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
Liens externes
- Ressource relative à la vie publique :
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v · m Gouvernement Édouard Daladier II (30 janvier 1934 - 7 février 1934) | |||||
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Sous la présidence d’Albert Lebrun | |||||
Guerre et Défense nationale | Édouard Daladier Président du Conseil | ||||
Affaires étrangères | Édouard Daladier | ||||
Éducation nationale | Adrien Berthod | ||||
Intérieur | Eugène Frot | ||||
Justice | Eugène Penancier | ||||
Agriculture | Henri Queuille | ||||
Finances | |||||
Travaux publics | Joseph Paganon | ||||
Outre-mer | Henry de Jouvenel | ||||
Travail et Prévoyance sociale | Jean Valadier | ||||
Postes, Télégraphe et Téléphone | Paul Bernier | ||||
Santé publique | Émile Lisbonne | ||||
Marine militaire | Louis de Chappedelaine | ||||
Pensions | Hippolyte Ducos | ||||
Air | Pierre Cot | ||||
Marine marchande | Guy La Chambre | ||||
Commerce et Industrie | Jean Mistler | ||||
Budget | Paul Marchandeau | ||||
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(← CHAUTEMPS II) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (DOUMERGUES II →) |
v · m Gouvernement Camille Chautemps II (26 novembre 1933 - 27 janvier 1934) | |||||
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Sous la présidence d’Albert Lebrun | |||||
Guerre | Édouard Daladier | Camille Chautemps Président du Conseil | |||
Affaires étrangères | Joseph Paul-Boncour | ||||
Éducation nationale | Anatole de Monzie | ||||
Intérieur | Camille Chautemps | ||||
Justice | Eugène Raynaldy | ||||
Agriculture | Henri Queuille | ||||
Finances | Georges Bonnet | ||||
Travaux publics | Albert Dalimier | ||||
Colonies |
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Travail et Prévoyance sociale |
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Postes, Télégraphe et Téléphone | Jean Mistler | ||||
Santé publique | Alexandre Israël | ||||
Marine | Albert Sarraut | ||||
Pensions | Hippolyte Ducos | ||||
Air | Pierre Cot | ||||
Marine marchande | |||||
Commerce et Industrie | Laurent Eynac | ||||
Budget | Paul Marchandeau | ||||
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(← SARRAUT I) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (DALADIER II →) |
v · m Gouvernement Édouard Daladier I (31 janvier 1933 - 24 octobre 1933) | |||||
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Sous la présidence d’Albert Lebrun | |||||
Guerre | Édouard Daladier | Édouard Daladier Président du Conseil | |||
Affaires étrangères | Joseph Paul-Boncour | ||||
Éducation nationale | Anatole de Monzie | ||||
Intérieur | Camille Chautemps | ||||
Justice | Eugène Penancier | ||||
Agriculture | Henri Queuille | ||||
Finances | Georges Bonnet | ||||
Travaux publics | Joseph Paganon | ||||
Colonies | |||||
Travail et Prévoyance sociale | François Albert | ||||
Postes, Télégraphe et Téléphone | Laurent Eynac | ||||
Santé publique | Charles Daniélou | ||||
Marine | |||||
Pensions | Edmond Miellet | ||||
Air | Pierre Cot | ||||
Marine marchande | Eugène Frot | ||||
Commerce et Industrie | Louis Serre | ||||
Budget | Lucien Lamoureux | ||||
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(← PAUL-BONCOUR) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (SARRAUT I →) |
v · m Gouvernement Joseph Paul-Boncour (18 décembre 1932 - 28 janvier 1933) | |||||
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Sous la présidence d’Albert Lebrun | |||||
Guerre | Édouard Daladier | Joseph Paul-Boncour Président du Conseil | |||
Affaires étrangères | Joseph Paul-Boncour | ||||
Éducation nationale | Anatole de Monzie | ||||
Intérieur | Camille Chautemps | ||||
Justice | Abel Gardey | ||||
Agriculture | Henri Queuille | ||||
Finances | Henry Chéron | ||||
Travaux publics | Georges Bonnet | ||||
Colonies | Albert Sarraut | ||||
Travail et Prévoyance sociale | Albert Dalimier | ||||
Postes, Télégraphe et Téléphone | Laurent Eynac | ||||
Santé publique | Charles Daniélou | ||||
Marine | Georges Leygues | ||||
Pensions | Edmond Miellet | ||||
Air | Paul Painlevé | ||||
Marine marchande | Léon Meyer | ||||
Commerce et Industrie | Julien Durand | ||||
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(← HERRIOT III) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (DALADIER I →) |
v · m Gouvernement Édouard Herriot III (3 juin 1932 - 14 décembre 1932) | |||||
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Sous la présidence d’Albert Lebrun | |||||
Guerre | Joseph Paul-Boncour | Édouard Herriot Président du Conseil | |||
Affaires étrangères | Édouard Herriot | ||||
Éducation nationale | Anatole de Monzie | ||||
Intérieur | Camille Chautemps | ||||
Justice | René Renoult | ||||
Agriculture | Abel Gardey | ||||
Finances | Louis Germain-Martin | ||||
Travaux publics | Édouard Daladier | ||||
Colonies | Albert Sarraut | ||||
Travail et Prévoyance sociale | Albert Dalimier | ||||
Commerce | Julien Durand | ||||
Postes, Télégraphe et Téléphone | Henri Queuille | ||||
Santé publique | Justin Godart | ||||
Marine | Georges Leygues | ||||
Pensions | Adrien Berthod | ||||
Air | Paul Painlevé | ||||
Marine marchande | Léon Meyer | ||||
Budget | Maurice Palmade | ||||
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(← TARDIEU III) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (PAUL-BONCOUR →) |
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