Roumanisation

Le mot roumanisation (roumain : românizare) désigne divers phénomènes historiques :

  • langue :
    • le passage, entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe, du slavon (langue liturgique) et du grec (langue politique) au roumain (langue vernaculaire) dans les principautés de Moldavie et de Valachie, ainsi que chez les roumanophones des régions voisines (Banat, Maramureș, Transylvanie, Bucovine, Bessarabie et Dobrogée) ;
    • l'intégration selon les règles orthographiques du roumain (« emprunt naturalisé ») de mots provenant d'autres langues, comme le français (22,12 % du lexique actuel[1] avec par exemple abajur, toaletă ou parbriz) ou l'anglais (avec par exemple feribot, meci venant de « match » ou tramvai) ; cette roumanisation promue par l'Académie roumaine est ignorée par le marché et par la jeunesse qui introduisent depuis 1990 une masse d'anglicismes sans les naturaliser, en conservant donc l'orthographe anglaise, comme browser, download, mall, link ou printer (ce « processus inverse » multiplie les « emprunts anglicistes ») ;
    • l'adoption en 1918, dans les régions roumanophones rattachées à la Roumanie (Banat, Maramureș, Transylvanie, Bucovine, Bessarabie et Dobrogée) et en 1989 en République socialiste soviétique de Moldavie, des toponymes roumains locaux comme dénominations officielles, à la place des noms officiels antérieurs germaniques, hongrois ou russes (le « processus inverse », lorsque ces régions ont été détachées de la Moldavie ou de la Roumanie, est la germanisation, la magyarisation ou la russification) ;
    • le retour, en République de Moldavie, en 1989-1992, au roumain comme langue officielle et de communication inter-ethnique et à l'écriture latine, par opposition au moldavisme soviétique qui écrivait la langue en caractères cyrilliques russes, l'appelle moldave, la définit comme différente du roumain et utilise le russe comme langue de communication inter-ethnique (depuis 1994, le gouvernement moldave pro-russe est revenu progressivement au moldavisme).
  • histoire :

Voir aussi

Bibliographie

  • Claude Karnoouh, L'invention du peuple: chroniques de Roumanie et d'Europe orientale, Paris, L'Harmattan, 2008, (ISBN 978-2-296-05859-0)

Notes

  1. Pourcentages donnés par Sala, 1988.
  2. S. Ionescu, Jewish Resistance to Romanianization, 1940-44, p. 110, Springer 2015.
  3. Catherine Durandin : Histoire de la nation roumaine, Complexe, Paris 1994.
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