Pervenche de Madagascar

Catharanthus roseus

Catharanthus roseus
Description de cette image, également commentée ci-après
Pervenche de Madagascar
Classification
Règne Plantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Gentianales
Famille Apocynaceae
Genre Catharanthus

Espèce

Catharanthus roseus
(L.) G. Don, 1837

Classification phylogénétique

Classification phylogénétique
Ordre Gentianales
Famille Apocynaceae
Sous-famille Rauvolfioideae

La Pervenche de Madagascar (Catharanthus roseus) est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Apocynacées. C'est une plante herbacée pérenne originaire et endémique de Madagascar

Elle est largement cultivée et naturalisée dans les régions tropicales et subtropicales[1]. Elle est notamment connue pour contenir de la vincristine et de la vinblastine, des molécules utilisées dans le traitement chimiothérapeutique de nombreux cancers.

Historique et dénomination

L'espèce a été décrite par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1759, sous le nom initial de Vinca rosea[2]. Révisée par le botaniste britannique George Don en 1837 qui l'a classée dans le genre Catharanthus.

Synonymes

  • Vinca rosea L. basionyme
  • Ammocallis rosea (L.) Small [3]
  • Lochnera rosea (L.) Reichenb. ex Spach [4]
  • Pervinca rosea (L.) Gaterau [5]
  • Vinca speciosa Salisb[6].

Noms vernaculaires

Elle est aussi appelée en créole Kaka poul ou Zèb a sosyé aux Antilles françaises et Guillemette, Rose amère, Vinca à La Réunion et Saponaire, Pervenche à l'Ile Maurice.

Taxinomie

Pervenche de Madagascar.

Deux variétés sont reconnues :

  • Catharanthus roseus var. roseus
Synonymie pour cette variété
Catharanthus roseus var. angustus Steenis ex Bakhuizen f[7].
Catharanthus roseus var. albus G.Don [8]
Catharanthus roseus var. occellatus G.Don[9]
Catharanthus roseus var. nanusMarkgr[10].
Lochnera rosea f. alba (G.Don) Woodson[11]
Lochnera rosea var. ocellata (G.Don) Woodson
  • Catharanthus roseus var. angustus (Steenis) Bakh. f[12].
Synonymie pour cette variété
Catharanthus roseus var. nanus Markgr[13].
Lochnera rosea var. angusta Steenis [14]

Description

Pervenche de Madagascar, au Jardin botanique de la reine Sirikit, en Thaïlande.

C'est un arbrisseau persistant ou une plante herbacée, d'odeur désagréable, pouvant mesurer jusqu'à 1 m de hauteur.

pervenche de Madagascar.
pervenche de Madagascar.

Les feuilles sont entières, ovales à oblongues, 2,5 à 9 cm de long et 1 à 3,5 cm de large, vert brillant, glabres, avec une nervure médiane pâle et un court pétiole de 1 à 2 cm de long ; elles sont disposées en paire opposées.

Les fleurs sont de couleur blanche à rose foncé avec un centre rouge sombre, un tube de base 2.5–3 cm de long et une corolle à tube très étroit de 20–30 mm, de 2–5 cm de diamètre, avec cinq lobes étalés, en forme de pétales. La floraison s'étale sur toute l'année.

Le fruit est une paire de follicules, pubescents, de 2 à 4 cm de long et de 3 mm de large.

  • Fleur de Pervenche de Madagascar.
    Fleur de Pervenche de Madagascar.
  • Pervenche de Madagascar.
    Pervenche de Madagascar.
  • Fruits et graines Muséum de Toulouse.
    Fruits et graines
    Muséum de Toulouse.
  • Cultivar de bigorneau rouge de Madagascar.
    Cultivar de bigorneau rouge de Madagascar.
Pervenche de Madagascar, au Parc national de l'Isalo, à Madagascar.

Écologie

Cette espèce endémique de Madagascar pousse aussi bien dans les zones humides que dans les zones sèches, presque arides, du niveau de la mer jusqu'à 1 500 mètres d'altitude. Elle se rencontre dans les prairies, les cultures, les forêts claires et le long des chemins.

Elle est actuellement cultivée et naturalisée sous les tropiques.

Propriétés[15]

Les parties aériennes de la Pervenche de Madagascar renferment de 0,2 à 1 % d’alcaloïdes. Les composés intéressants sur le plan pharmacologique sont des alcaloïdes formés par le couplage de deux alcaloïdes monomères, un indole et un dihydroindole. Il a été isolé 71 alcaloïdes différents dont la vincristine, la vinblastine, la leurosidine etc. Leur complexité n'a pas permis pour l'instant de les synthétiser en laboratoire. Les feuilles sont par ailleurs très riches en acide-phénols (96 % d’acide 5-O-caffeoylquinique) et en flavonoïdes[16].

La racine séchée contient de l'ajmalicine, molécule anti-hypertensive, servant à améliorer la fonction cérébrale du sujet âgé.

Utilisations

Cette plante est utilisée à des fins thérapeutiques et comme une plante ornementale.

Médicinales

Dans la médecine traditionnelle malgache, les pervenches sont utilisées en décoction pour soigner les problèmes de foie, pour traiter l'hypertension et pour atténuer les diabètes[17].

En médecine traditionnelle chinoise et en médecine ayurvédique, des extraits de celle-ci ont été utilisés pour traiter de nombreuses maladies, y compris le diabète, le paludisme et la maladie de Hodgkin[18].

Les principes actifs (vinblastine et vincristine) extraits de la plante sont des antimitotiques, permettant de produire des médicaments contre le cancer[19], notamment les lymphomes (hodgkiniens et non-hodgkiniens) et les leucémies aiguës[20].

En format injection ou gélules, la pervenche de Madagascar est utilisée dans la phitoterapie pour Soigner les cancer du sein, cancer du col de l'utérus[21].

L'utilisation de cette plante et les dépôts récents de brevets sur C. roseus par l'industrie pharmaceutique occidentale, sans compensation pour les autochtones, a conduit à des accusations de biopiraterie[22].

La plante peut être dangereuse si elle est consommée par voie orale. Elle peut être hallucinogène, et est citée (sous son synonyme Vinca rosea) dans le « Louisiana State Act 159 (en) ». Comme la plupart des molécules ayant une activité antitumorale, les alcaloïdes binaires de la pervenche de Madagascar ont une toxicité élevée.

C. roseus est utilisé en phytopathologie à titre expérimental comme hôte pour les phytoplasmes. En effet, l'espèce est facile à infecter par une grande majorité de phytoplasmes, et a souvent des symptômes très distinctifs tels que phyllodie et réduction significative de la taille des feuilles.

La décoction de toutes les parties de Catharanthus roseus est réputée comme agent hypoglycémique par voie orale. Elle se prend aussi pour traiter le paludisme, la dengue, la diarrhée, le diabète, le cancer et les maladies de peau.

Ornementales

Comme plante ornementale, elle est populaire dans les jardins tropicaux et subtropicaux où les températures ne tombent jamais sous 5 à 7 °C. Appréciée pour sa résistance en terre aride et pauvre, elle est en outre connue pour sa longue durée de floraison, tout au long de l'année dans des conditions climatiques tropicales, et du printemps à la fin de l'automne dans les climats tempérés chauds.

Catharanthus roseus de couleur rose et blanche au milieu.

Elle apprécie le plein soleil et un sol bien drainé. De nombreux cultivars ont

Catharanthus roseus fleur de couleur rose.
Catharantus roseus fleur de couleur blanche.

été sélectionnés, pour les variations de la couleur des fleurs (blanc, mauve, pêche, rouge et écarlate-orange), et également pour leur tolérance à des conditions de culture plus froides dans les régions tempérées. Parmi les cultivars, on peut citer 'Albus' (fleurs blanches), « Grape Cooler » (rose ; tolérant au froid), le Groupe ocellatus (différentes couleurs), et « Peppermint Cooler » (blanc avec un centre rouge ; tolérant au froid)

Catharanthus roseus de couleur blanche et rose au milieu.

.

Alcaloïdes

La plante contient les alcaloïdes suivants :

Notes et références

  1. (fr) Claude Sastre et Anne Breuil, Plantes, milieux et paysages des Antilles françaises, Mèze, Biotope, coll. Parthénope, 2007 (ISBN 9782914817066)
  2. L., Syst. Nat., ed. 10. 944. 1759
  3. Small, Fl. S.E. U.S. 936, 1336. 1903.
  4. Reichenbach, Consp. 134. 1828.
  5. Gaterau Descr. Pl. Montauban 52. 1789.
  6. Salisb.Prodr. Stirp. Chap. Allerton 147. 1796, nom. illegit.
  7. Steenis ex Bakhuizen f., Blumea 6: 384. 1950.
  8. G.Don, Gen. Hist. 4(1): 95. 1837.
  9. G.Don Gen. Hist. 4(1): 95. 1837.
  10. Markgr., Adansonia, ser. 2. 12: 222. 1972.
  11. Woodson, N. Amer. Fl. 29: 124. 1938.
  12. Bakh. f.Blumea 6 (2): 384. 1950.
  13. Markgr. Adansonia, ser. 2. 12: 222. 1972.
  14. Steenis Trop. Nat. 25: 18. 1936.
  15. Bruneton, J., Pharmacognosie - Phytochimie, plantes médicinales, 4e éd., revue et augmentée, Paris, Tec & Doc - Éditions médicales internationales, , 1288 p. (ISBN 978-2-7430-1188-8)
  16. (en) David M. Pereira, Federico Ferreres, Juliana Oliveira, Patrνcia Valentγo, Paula B. Andrade, Mariana Sottomayor, « Targeted metabolite analysis of Catharanthus roseus and its biological potential », Food and Chemical Toxicology, no ?,‎ (ISSN 0278-6915, doi:10.1016/j.fct.2009.03.012)
  17. « Les plantes médicinales dans le quotidien des Malgaches - Détours Madagascar Voyages », sur www.voyagemadagascar.com (consulté le )
  18. (en) Référence Flora of China : Catharanthus roseus
  19. Levêque D, Wihkl J et Jehl F. - Pharmacologie des Catharantus alcaloïdes. Bull. Cancer 1996, 83, pages 176 à 186
  20. DrugDigest: Catharanthus roseus
  21. (en-US) « Pervenche de Madagascar (Catharanthus roseus) | Creapharma », sur www.creapharma.ch (consulté le )
  22. Karasov, C. (2001). « Who Reaps the Benefits of Biodiversity? ». Environmental Health Perspectives 109 (12): A582–A587. doi:10.2307/3454734.

Bibliographie

  • Jacques Fournet, Flore illustrée des phanérogames de Guadeloupe et de Martinique, Gondwana éditions, Cirad,
    Tome 1 (ISBN 2-87614-489-1) ; Tome 2 (ISBN 2-87614-492-1).
  • Laurent Sorcelle, Le trésor de Los Mangos, Editions de la Courrière,

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Pervenche de Madagascar, sur Wikimedia Commons
  • Pervenche de Madagascar, sur Wikispecies
  • (en) Référence JSTOR Plants : Catharanthus roseus (consulté le )
  • (en) Référence Catalogue of Life : Catharanthus roseus (L.) G. Don (consulté le )
  • (en) Référence Flora of China : Catharanthus roseus (consulté le )
  • (en) Référence Madagascar Catalogue : Catharanthus roseus (consulté le )
  • (en) Référence Flora of Pakistan : Catharanthus roseus (consulté le )
  • (en) Référence FloraBase (Australie-Occidentale) : classification Catharanthus roseus (+ photos + répartition + description) (consulté le )
  • (en) Référence GRIN : espèce Catharanthus roseus (L.) G. Don (consulté le )
  • (fr) Référence INPN : Catharanthus roseus (L.) G.Don, 1837 (TAXREF) (consulté le )
  • (fr + en) Référence ITIS : Catharanthus roseus (L.) G. Don (consulté le )
  • (en) Référence World Checklist of Selected Plant Families (WCSP) : Catharanthus roseus (L.) G.Don (1837) (consulté le )
  • (en) Référence NCBI : Catharanthus roseus (taxons inclus) (consulté le )
  • (en) Référence The Plant List : Catharanthus roseus (L.) G.Don  (source : KewGarden WCSP) (consulté le )
  • (en) Référence Tropicos : Catharanthus roseus (L.) G. Don (Syn. Lochnera rosea (L.) Rchb. ex K. Schum.) (+ liste sous-taxons) (consulté le )
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