Passacaille

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La passacaille[1] est un forme musicale pratiqué aux XVIIe et XVIIIe siècles et une danse.

Origine

Initialement, la passacaille est une forme musicale populaire lente, à trois temps, importée d'Inde en Espagne à la Renaissance par les marins[réf. nécessaire]. Elle est jouée par des musiciens ambulants (comme le dénote son étymologie : pasar por la calle).

Transplantée dans d'autres pays d'Europe, elle devient une danse prisée par la noblesse. C'est alors une pièce stylisée, à trois temps, au rythme lent, parfois un peu solennel, qui peut atteindre des proportions importantes. Cette forme de passacaille développe des variations à partir d'un thème couplé à une basse obstinée (basse constituée de quelques notes répétées jusqu'à la fin de la pièce ; un exemple célèbre est la Passacaille pour orgue en ut mineur de Jean-Sébastien Bach[2].

Formes

À ce stade de son évolution, elle est indiscernable de la chaconne[3], car les noms semblent interchangeables selon les compositeurs : Louis Couperin intitule une de ses pièces « chaconne ou passacaille » ; François Couperin fait de même dans sa première suite pour viole (passacaille ou chaconne) et évite la question en nommant une de ses compositions pour clavecin L'amphibie ; une des différences, selon Mattheson et d'Alembert, serait que la passacaille est plus lente que la chaconne.

Ces deux pièces sont construites selon trois procédés qui peuvent se combiner :

  • le rondeau (un refrain répété entre des couplets variés) ;
  • la variation mélodique ou rythmique ;
  • la basse obstinée (motif thématique répété à la basse qui peut parfois passer aux voix supérieures dans la passacaille).

La passacaille, comme la chaconne est utilisée de façon occasionnelle dans la suite de danses, dont elle est presque toujours la pièce finale. Elle est également utilisée en France comme morceau final des pièces lyriques importantes : tragédies lyriques, opéras-ballets. Mozart, en 1781, insère une passacaille dans son opera seria Idoménée.

Mais cette forme musicale est délaissée pendant près d'un siècle et demi, avant de refaire une apparition grandiose dans le dernier mouvement de la 4e Symphonie de Johannes Brahms. Ce dernier ne nomme pas le mouvement « passacaille », mais utilise un motif de basse obstinée trouvé dans la cantate no 150 de Bach : Nach dir, Herr, verlanget mich.

En Angleterre, au XVIIe siècle, le ground est une forme similaire à la passacaille et à la chaconne. Ces trois formes (ground, passacaille, chaconne) reposent sur le principe de l’ostinato, basse obstinée. On trouve un exemple de ground dans l'aria de la mort de Didon, dans l'opéra de chambre Didon et Énée de Purcell (mais c'est un lamento, pas une passacaille).

Durant le XXe siècle, la passacaille est à nouveau employée.

Quelques passacailles remarquables

XVIIe et XVIIIe siècles

  • Homo fugit velut umbra. Passacaglia della vita (L'Homme fuit comme l'ombre. Passacaille de la vie), attribuée à Stefano Landi
  • Pour orgue : Jean-Sébastien Bach, Passacaille et fugue en do mineur BWV 582, le chef-d'œuvre du genre. Mais l'on trouve également une Passacaglia pour orgue (BuxWV 161 en ré mineur) sous la plume de Dietrich Buxtehude (1637-1707), compositeur nord-allemand qui a eu une très grande influence sur Jean-Sébastien Bach. Dans la Passacaille en do mineur de Bach, on retrouve clairement le souvenir de celle en ré mineur de Buxtehude. Dietrich Buxtehude nous a également laissé pour l'orgue deux ciaconas (chaconnes, formes voisines de la passacaille). Enfin, n'oublions pas de mentionner Johann Pachelbel (1653-1706) qui a lui aussi écrit pour l'instrument d'église cinq chaconnes.
  • Pour clavecin :
  • Pour chitarrone : Johannes Hieronymus Kapsberger : Passacaille en la, Libro Quarto d'Intavolatura di Chitarone, Rome 1640
  • Pour viole : François Couperin : Passacaille ou chaconne de la première suite
  • Pour violon seul : Heinrich Biber : Passacaille en sol mineur concluant le cycle des 15 Sonates sur les mystères du rosaire
  • Pour orchestre :
  • Pour orchestre et chœurs :
    • Jean-Baptiste Lully : Grande passacaille d'Armide (acte V) ;
    • Lully : Passacaille d'Acis et Galatée (acte III) ;
    • Henry Purcell : Passacaille « How happy the lover... » de l'opéra King Arthur (acte IV).
    • Marc Antoine Charpentier : Magnificat à trois voix égales, deux violons et basse continue.

XIXe siècle

XXe et XXIe siècles

Dans la musique populaire

  • Le groupe de rock britannique Pink Floyd utilise la passacaille dans « A Saucerful of Secrets », chanson incluse dans son album homonyme de 1968.
  • « Passacaglia » est le 24e morceau de la bande originale de la saison 1 de la série télévisée Battlestar Galactica, composée par Bear McCreary (2005).

Notes et références

  1. On trouve aussi le nom italien passacaglia ou passagaglia.
  2. Roland de Candé, Nouveau dictionnaire de la musique, Editions du Seuil, (OCLC 868385728, lire en ligne)
  3. « PASSACAILLE : Définition de PASSACAILLE », sur www.cnrtl.fr (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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