Laurent Cunin-Gridaine

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Cunin.

Laurent Cunin-Gridaine
Fonctions
Président ou présidente
Société de géographie
-
Albin Roussin
Ministre de l'Agriculture et du Commerce
-
Ministre de l'Agriculture et du Commerce
-
Adrien de Gasparin
Député des Ardennes
-
Président ou présidente
Conseil général des Ardennes (d)
Vice-président
Chambre des députés
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata
SedanVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
SedanVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Homme politique, manufacturier du textileVoir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Charles Cunin-Gridaine
Adèle Cunin-Grudaine (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Auguste Philippoteaux (neveu)
Jules Renouard (gendre)
Jules Talabot (d) (gendre)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Membre de
Conseil supérieur du commerce, de l'agriculture et de l'industrie (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Laurent Cunin, dit Cunin-Gridaine, né à Sedan (Ardennes) le et mort dans la même ville le , est un manufacturier et homme politique français. Il est député de 1827 à 1848, président du conseil général et plusieurs fois ministre.

Biographie

Fils de Jean-Baptiste Cunin, commis de manufacture à Sedan, et de Marie-Catherine Bernard, Laurent Cunin entre, jeune encore, en qualité de simple ouvrier dans la manufacture de draps d'Étienne Gridaine et de Bernard, une des plus importantes fabriques de la ville de Sedan. En raison de son intelligence, il devient, au bout de peu de temps, l'associé et, plus tard, en 1803, le gendre de Gridaine, auquel il succède en 1824. Il reste encore quelque temps avec Bernard à la tête de cette grande fabrique, d'où il ne se retire que pour se lancer en politique sous le nom de Cunin-Gridaine, son premier patronyme étant une cible trop facile pour les humoristes. Ceux du Charivari ne manquèrent pourtant pas d'en jouer. Il développe son industrie notamment par l'acquisition de la maison du Gros Chien et de ce qui deviendra la manufacture de draps Cunin-Gridaine, en 1823.

Devenu conseiller municipal de Sedan, il brigue le mandat de député dans le 1er arrondissement électoral des Ardennes (Mézières) et est élu le grâce aux voix des libéraux (155 voix sur 244 votants et 283 inscrits contre 34 à M. Harmand d'Ablancourt, député sortant). Après cette première élection, il siège aux côtés de La Fayette, et il se montre, jusqu'en 1830, fidèle à la cause du libéralisme. Sous le ministère Martignac (-), il reçoit la Légion d'honneur, mais il reprend bientôt sa place dans l'opposition constitutionnelle. Il se prononce pour la liberté de la presse, contre le cautionnement et signe l'adresse des 221 contre le ministère Polignac (-).

Après la dissolution de la Chambre par Charles X le , Cunin-Gridaine est réélu le (184 voix sur 271 votants et 311 inscrits contre 71 à M. de Mecquement). La Révolution de 1830 puis la monarchie de Juillet eurent toutes ses sympathies. Il est réélu comme député le dans le 5e collège des Ardennes (Sedan) (196 voix sur 217 votants et 271 inscrits), le (158 voix sur 212 votants et 264 inscrits contre 42 à M. Philippoteaux), le (153 voix sur 219 votants et 264 inscrits) et le .

Son dévouement à soutenir le gouvernement lui acquit une haute importance politique : il devient, le , secrétaire de la Chambre, puis l'un de ses vice-présidents. Les différents gouvernements qui se succèdent n'eurent pas de champion plus ardent que lui. Il soutient de ses votes toutes les lois proposées par ceux-ci, et il se préoccupe de donner, au-dedans comme au-dehors, de la sécurité au nouveau règne. Il repousse la réunion de la Belgique à la France, se prononce contre l'hérédité de la pairie, appuie particulièrement les lois sur les crieurs publics, contre les associations, contre les réfugiés, contre le droit d'interpellation à la Chambre. Il approuve par ses votes les mesures répressives qui suivent les troubles de Lyon, les demandes de fonds secrets, les projets de dotation, etc. En tant que l'un des chefs des conservateurs, il dirige les réunions du soir des notabilités du parti, appelées « réunions Jacqueminot ».

Bien qu'il cède, en 1834, la direction de sa maison à ses deux fils, il n'oublie pas non plus ses intérêts personnels, faisant protéger le commerce du drap des fabricants étrangers. Enfin comme président du Conseil général des Ardennes (élu conseiller pour le canton de Sedan-Sud jusqu'en 1848) et du Tribunal de commerce de Sedan, il soutient la même politique au milieu de ses concitoyens.

Conseil des ministres tenu aux Tuileries. Signature de la loi de Régence (15 août 1842). Cunin-Gridaine se tient tout à droite.

Il est appelé la première fois au ministère de l'agriculture et du commerce le sous le gouvernement Molé, et, depuis cette période jusqu'en 1848, il fait, à peu d'exceptions près, partie de tous les cabinets. Nommé notamment dans celui du , il se retire le avec le cabinet, tombé sur la question de la dotation du duc de Nemours. Il redevient ministre du commerce le dans le nouveau cabinet Soult, et aussi en septembre 1847 dans le cabinet Guizot, pour n'en sortir qu'au renversement de la monarchie de Juillet, le . Pendant cette période, il conserve son mandat de député aux élections du et du . Il appuie et encourage dans son ministère le développement de l'industrie de la soie[1].

Membre également du conseil supérieur du commerce depuis 1834, il a en mains, pendant près de dix ans, les mêmes grands intérêts. On lui doit, parmi les faits marquants, l'officialisation de la création de l'Institut agricole de La Saulsaie, l'instauration du Salon de l'agriculture en 1843, l'organisation de l'exposition industrielle de 1844 et les mesures prises pendant la disette de blé de 1846 et rapportées en 1847. Il donne lieu à des incidents de tribune au sujet d'un paquet de 500 actions libérées d'une compagnie de chemin de fer qui lui avaient été attribuées.

La Révolution de Février le renverse, et le poursuit comme les autres ministres du dernier cabinet de la résistance. Mais la Cour d'appel de Paris rend un arrêt de non-lieu, et Cunin-Gridaine se retire à Sedan, ne sortant plus de la vie privée que pour quelques occasions exceptionnelles, telle sa participation au jury international de l'Exposition Universelle de 1855.

Il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1828, officier en 1833, commandeur en 1837 et grand officier le . Il a aussi collaboré au Dictionnaire du commerce et des marchandises et présidé la Société de géographie en 1842.

Il est en outre, le premier homme politique à proposer une loi portant sur le travail des enfants et visant à une diminution des heures de travail, qu'il présente en à la Chambre des députés : loi Cunin-Gridaine du .

Son buste fait partie de Célébrités du Juste Milieu de Daumier.

Il donne son nom à une rue à Paris et une à Sedan.

Vie familiale

Il épousa Marguerite Gridaine, fille d'Étienne Gridaine, manufacturier à Sedan, et tante de l'épouse d'Auguste Philippoteaux. Il eut de son épouse :

Annexes

Bibliographie et sources

  • « Laurent Cunin-Gridaine », dans Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, Administration du grand dictionnaire universel, 15 vol., 1863-1890 [détail des éditions].
  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, 1858, 2 vol.
  • « Laurent Cunin-Gridaine », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Dominique Barjot, Les patrons du Second Empire : Champagne-Ardenne, Picard, 2006
  • Jean Lambert-Dansette, Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France: Le temps des pionniers, 1830-1880. Condottiere et bourgeois, Volume 1 ;Volume 4, L'Harmattan, 2007
  • Camille Dreyfus, André Berthelot, La Grande Encyclopédie, 1886

Articles connexes

Liens externes

  • Ressources relatives à la vie publiqueVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • base Léonore
    • Base Sycomore
  • Ressources relatives à la rechercheVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • La France savante
    • Persée
  • Ressource relative aux beaux-artsVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • British Museum
  • Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généralisteVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Deutsche Biographie
  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
    • ISNI
    • BnF (données)
    • IdRef
    • GND
    • WorldCat

Notes et références

  1. Annales de la Société séricicole: pour l'amélioration et la propagation de l'industrie de la soie en France (1842)
Voir ce modèle.
Laurent Cunin-Gridaine
Précédé par Suivi par
Adrien de Gasparin
Ministre français du Commerce
Alexandre Goüin
Alexandre Goüin
Ministre français du Commerce
Eugène Bethmont
v · m
Gouvernement Guizot (18 septembre 1847 - 24 février 1848)
Sous le règne de Louis-Philippe Ier
Affaires étrangères François Guizot

François Guizot
Président du Conseil
Intérieur Tanneguy Duchâtel
Justice et Cultes Michel Hébert
Guerre Camille Alphonse Trézel
Finances Pierre Sylvain Dumon
Marine et Colonies Louis Napoléon Lannes
Instruction publique Narcisse-Achille de Salvandy
Travaux publics Hippolyte Paul Jayr
Agriculture et Commerce Laurent Cunin-Gridaine
Liste des sous-secrétaires d’État
(← SOULT III) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (GOUVERNEMENT PROVISOIRE →)
v · m
Gouvernement Jean-de-Dieu Soult III (9 octobre 1840 - 18 septembre 1847)
Sous le règne de Louis-Philippe Ier
Guerre

Jean-de-Dieu Soult
Président du Conseil
Intérieur Tanneguy Duchâtel
Justice et Cultes
Affaires étrangères François Guizot
Finances
Marine et Colonies
Instruction publique
Travaux publics
Agriculture et Commerce
Liste des sous-secrétaires d’État
(← THIERS II) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (GUIZOT →)
v · m
Gouvernement Jean-de-Dieu Soult II ( - )
Sous le règne de Louis-Philippe Ier
Affaires étrangères Nicolas Soult

Nicolas Soult
Président du Conseil
Intérieur Tanneguy Duchâtel
Justice et Cultes Jean-Baptiste Teste
Guerre Virgile Schneider
Finances Hippolyte Passy
Marine et Colonies Guy-Victor Duperré
Instruction publique Abel-François Villemain
Travaux publics Jules Dufaure
Agriculture et Commerce Laurent Cunin-Gridaine
Liste des sous-secrétaires d’État
(← MINISTÈRE DE TRANSITION) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (THIERS II →)
v · m
Gouvernement de transition (31 mars 1839 - 12 mai 1839)
Sous le règne de Louis-Philippe Ier
Intérieur Adrien de Gasparin
Affaires étrangères Louis Napoléon Lannes
Justice et Cultes Amédée Girod de l'Ain
Guerre Amédée Despans-Cubières
Finances Jean-Élie Gautier
Marine et Colonies Jean Tupinier
Instruction publique Narcisse Parant
Travaux publics, Agriculture et Commerce Laurent Cunin-Gridaine
(← MOLÉ II) Gouvernement précédent ••••• Gouvernement suivant (SOULT II →)
  • icône décorative Portail de la France au XIXe siècle
  • icône décorative Portail des Ardennes
  • icône décorative Portail de la politique française
  • icône décorative Portail de la production industrielle