Jacqueline Scott-Lemoine

Jacqueline Scott-Lemoine
En compagnie de son mari, Lucien Lemoine
Biographie
Naissance
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Port-au-PrinceVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 87 ans)
DakarVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
sénégalaise
haïtienneVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Actrice, écrivaineVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Lucien LemoineVoir et modifier les données sur Wikidata

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Jacqueline Scott-Lemoine, née à Port-au-Prince en 1923 et morte à Dakar en 2011, est une comédienne et une femme de lettres sénégalo-haïtienne. Son parcours illustre un exemple de « Retour en Afrique ».

Biographie

Née le à Port-au-Prince[1], descendante d’esclaves venus d'Afrique comme la plupart des Haïtiens[2], elle se découvre une vocation pour le théâtre en Haïti à la fin des années 1940 et au début des années 1950, à un moment où l'île bénéficie des passages de la compagnie Renaud-Barrault, d'Aimé Césaire, de Jean-Paul Sartre et de Louis Jouvet[3],[4]. Elle se forme au centre d'art dramatique de l'institut français d'Haïti, puis au conservatoire d'art dramatique de Port-au-Prince[3].

Quittant Haïti où elle juge le régime de François Duvalier invivable, elle vient en France en 1962, et travaille tout d'abord à la Maison de la Radio[2]. Comme comédienne, elle a l'occasion de jouer dans Les gouverneurs de la rosée de l'auteur haïtien Jacques Roumain, adapté par Hervé Denis. Elle est remarquée par Jean-Marie Serreau venu voir la pièce, et se voit proposer de créer le rôle de Madame Christophe, dans la pièce d'Aimé Césaire mise en scène par ce même Jean-Marie Serreau, La Tragédie du roi Christophe, en 1964. Ce spectacle lui permet également de rencontrer son futur époux, Lucien Lemoine, comédien, puis metteur en scène, poète, animateur d'émissions culturelles à la radio et enseignant. Ils se marient en 1964. Elle participe à une tournée européenne, consacrée à cette pièce, avec la troupe de Serreau, puis elle la joue au Sénégal, en , où la représentation est un des événements du premier Festival mondial des arts nègres. Elle et son mari décident de s'installer au Sénégal. Elle en adopte la nationalité dix ans plus tard, en 1976[2],[3].

Elle intervient comme actrice au théâtre, notamment dans La fête à Harlem, écrit et mis en scène par l'Américain Melvin Van Peebles, et Les Nègres de Jean Genet mis en scène par Roger Blain, et dans d'autres pièces du répertoire du Théâtre national Daniel-Sorano de Dakar, sous la direction de divers metteurs en scène dont Raymond Hermantier, Maurice Sonar Senghor, Jean-Pierre Leurs, etc. Elle joue également au cinéma, en particulier dans Le Décaméron noir, le film de Piero Vivarelli sortie en 1972, et dans Amok, le film du marocain Souheil Ben Barka, sorti en 1982[5],[3].

Elle participe à la vie culturelle du Sénégal sous diverses facettes. En 1989, elle crée un spectacle de danse et de poésie, Afrique corps mémorable, avec la chorégraphe franco-sénégalaise Germaine Acogny. Elle est rédactrice de la revue Entracte. Elle produit pendant 12 ans, avec son mari, l'émission La voix des poètes à la Radio-télévision du Sénégal. Elle devient régisseur de la programmation et de l'organisation des spectacles du Théâtre national Daniel-Sorano de Dakar. Dans les années 1990, elle anime avec Lucien Lemoine un atelier de recherche et de pratiques théâtrales à la faculté de Lettres de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar[5],[3]. Elle intervient comme enseignante, avec son mari, au Centre d'études des sciences et techniques de l'information (CESTI). En 2005, elle publie Les Nuits de Tulussia, un ensemble de récits et de nouvelles, chez Présence Africaine, puis en 2007, La ligne de crête, une pièce de théâtre[2]. En 2005 encore, elle joue pour la dernière fois lors de la célébration des 40 ans du Théâtre national Daniel-Sorano , et interprète le personnage de la Reine-mère dans la pièce L'Exil d'Albouri de Cheik Aliou Ndao[1].

Elle meurt à l'âge de 89 ans, le à Dakar, un an après son mari Lucien Lemoine[6].

Principales publications

  • Les Nuits de Tulussia, Présence africaine, Paris.
  • La ligne de crête, éditions Nègre International, Dakar.

Références

  1. a et b HL 2011, Haïti libre.
  2. a b c et d Correau 2011, Radio France internationale.
  3. a b c d et e Parisot 2013, p. 3917.
  4. Clermont Péan 2004, p. 60.
  5. a et b Biographie sur le site Africultures
  6. Biographie sur le site de l’Université d'Australie-Occidentale

Voir aussi

Bibliographie

  • Nicole Zand, « Le théâtre national du Sénégal vient à Paris », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Paula Clermont Péan, « Vie culturelle et théâtre 1804-2004 : côté ombre, côté lumière », dans Florence Santos da Silva et Anne Lescot (dir.), A quoi rêve Haïti?, Éditions L'Harmattan, , 247 p. (ISBN 2747553809, présentation en ligne), p. 57-66.
  • Laurent Correau, « L'actrice Jacqueline Scott Lemoine est décédée », Radio France internationale,‎ (lire en ligne).
  • Rédaction HL, « Haïti - Culture : La comédienne haïtienne Jacqueline Scott-Lemoine nous a quitté », Haïti libre,‎ (lire en ligne).
  • Yolaine Parisot, « Scott-Lemoine, Jacqueline [Casablanca 1967] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , p. 3917.
  • MARTY Anne, « 12. Des femmes de culture et d’exil », dans : , La littérature haïtienne dans la modernité. sous la direction de MARTY Anne. Paris, Karthala, « Lettres du Sud », 2017, p. 113-153. URL : https://www.cairn.info/la-litterature-haitienne-dans-la-modernite--9782811117290-page-113.htm

Webogaphie

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  • Ressource relative à la littératureVoir et modifier les données sur Wikidata :
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  • « Jacqueline-Scott Lemoine », sur Africultures.
  • « Jacqueline Scott-Lemoine », sur le site de l’Université d'Australie-Occidentale.
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