Constante de Kepler-Bouwkamp

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Construction des cercles et polygones inscrits illustrant la définition. Le fait que le cercle limite soit isolé montre la lenteur de la convergence.

En mathématiques, la constante de Kepler-Bouwkamp est la limite des rayons d'une suite de cercles concentriques dans lesquels sont inscrits successivement des polygones réguliers dont le nombre de côtés augmente d'une unité à chaque étape, en partant d'un cercle de rayon 1 et d'un triangle inscrit[1].

Détermination de cette constante

Les premières étapes de la construction sont les suivantes : on inscrit dans un cercle unité C 1 {\displaystyle C_{1}} un triangle équilatéral, à l'intérieur duquel on inscrit un cercle C 2 {\displaystyle C_{2}} . Dans C 2 {\displaystyle C_{2}} on inscrit un carré, à l'intérieur duquel on inscrit un cercle C 3 {\displaystyle C_{3}} . Dans C 3 {\displaystyle C_{3}} on inscrit un pentagone régulier, dans lequel on inscrit un cercle C 4 {\displaystyle C_{4}} , etc.

Le rayon du cercle inscrit dans C n {\displaystyle C_{n}} rapporté à celui du cercle circonscrit est égal à cos π n {\displaystyle \cos {\frac {\pi }{n}}} .

La constante de Kepler-Bouwkamp, limite des rayons des cercles C n {\displaystyle C_{n}} lorsque n {\displaystyle n} tend vers l'infini est donc égale au produit infini : R = n = 3 cos ( π n ) {\displaystyle R=\prod _{n=3}^{\infty }\cos \left({\frac {\pi }{n}}\right)} .

Ce produit infini est bien convergent (même absolument) car cos ( π n ) = 1 π 2 2 n 2 + o ( 1 n 2 ) {\displaystyle \cos \left({\frac {\pi }{n}}\right)=1-{\frac {\pi ^{2}}{2n^{2}}}+o\left({\frac {1}{n^{2}}}\right)} et la série Σ ( 1 / n 2 ) {\displaystyle \Sigma (1/n^{2})} est absolument convergente.

Les décimales de ce nombre R 0,114 9420448 {\displaystyle R\approx 0{,}1149420448\dots } forment la suite A085365 de l'OEIS.

Origine de la construction

Le modèle d’Univers de Kepler, fondé sur les cinq polyèdres réguliers.


Cette construction provient d'une idée de Kepler qui a un temps pensé qu'avec les premiers cercles l'on pouvait approcher les orbites autour du Soleil de Jupiter, Saturne (cercles C 1 {\displaystyle C_{1}} et C 2 {\displaystyle C_{2}} ) , de Mars et de la Terre (cercles C 3 {\displaystyle C_{3}} et C 4 {\displaystyle C_{4}} ). Pour rendre ce modèle plus conforme aux données astronomiques, il passera de la géométrie plane à la géométrie dans l'espace, substituant aux polygones réguliers des polyèdres réguliers inscrits dans des sphères, utilisant les cinq solides de Platon pour les six planètes connues à l'époque (solides qui approchaient le mieux la perfection divine de la sphère)[2],[3].

Les calculs de Bouwkamp

Dans un article paru en 1965 dans la revue Indagationes Mathematicae, C. J. Bouwkamp (de) donne une valeur approchée de l'inverse P = n = 3 1 cos ( π n ) {\displaystyle P=\prod _{n=3}^{\infty }{\frac {1}{\cos({\frac {\pi }{n}})}}} de la constante de Kepler-Bouwkamp. Cette valeur correspond au processus inverse de celui décrit dans cet article : on part d'un cercle unité, que l'on inscrit dans un triangle équilatéral, lui-même inscrit dans un cercle que l'on inscrit dans un carré, etc. et P {\displaystyle P} est la limite des rayons des cercles ainsi obtenus.

Il mentionne d'abord que les mathématiciens Edward Kasner et James Roy Newman (en) donnent une valeur approchée erronée de P {\displaystyle P} , environ égale à 12, dans leur ouvrage Mathematics and the Imagination (en), paru en 1940.

Il donne ensuite les deux méthodes de calcul employées.

La première utilise la relation que justifie Bouwkamp :

ln ( 2 P π ) = k = 1 k 1 ζ ( 2 k ) 2 2 k ( λ ( 2 k ) 1 ) {\displaystyle \ln({\frac {2P}{\pi }})=\sum _{k=1}^{\infty }k^{-1}\zeta (2k)2^{2k}(\lambda (2k)-1)}

ζ ( s ) = n = 1 n s {\displaystyle \zeta (s)=\sum _{n=1}^{\infty }n^{-s}} est la fonction zêta de Riemann et λ ( s ) = n = 1 ( 2 n + 1 ) s = ( 1 2 s ) ζ ( s ) {\displaystyle \lambda (s)=\sum _{n=1}^{\infty }(2n+1)^{-s}=(1-2^{-s})\zeta (s)} . À l'aide de tables de valeurs de la zêta, il obtient P 8 , 7000366252081945 {\displaystyle P\approx 8,7000366252081945} . La deuxième méthode cherche à pallier la lenteur de convergence de la suite de terme général n = 3 N 1 cos ( π n ) {\displaystyle \prod _{n=3}^{N}{\frac {1}{\cos({\frac {\pi }{n}})}}} . Pour cela, Bouwkamp écrit P = R Q {\displaystyle P=RQ}

R = n = 3 1 g ( n )  et  Q = n = 3 g ( n ) cos ( π n ) {\displaystyle R=\prod _{n=3}^{\infty }{\frac {1}{g(n)}}{\text{ et }}Q=\prod _{n=3}^{\infty }{\frac {g(n)}{\cos({\frac {\pi }{n}})}}}

en choisissant g ( n ) {\displaystyle g(n)} de sorte que R {\displaystyle R} soit calculable explicitement et que le produit infini Q {\displaystyle Q} converge rapidement. En prenant g ( n ) = 1 π 2 2 n 2 + π 4 24 n 4 π 6 720 n 6 {\displaystyle g(n)=1-{\frac {\pi ^{2}}{2n^{2}}}+{\frac {\pi ^{4}}{24n^{4}}}-{\frac {\pi ^{6}}{720n^{6}}}} (obtenu par développement asymptotique de cos ( π n ) {\displaystyle \cos({\frac {\pi }{n}})} ), il obtient P 8 , 7000366252081943 {\displaystyle P\approx 8,7000366252081943} en utilisant un ordinateur.

Les décimales de P {\displaystyle P} forment la suite A051762 de l'OEIS.

Références

  1. (en) Tomislav Doslic, « Kepler-Bouwkamp Radius of Combinatorial Sequences », Journal of Integer Sequences, vol. 17,‎ (lire en ligne)
  2. (en) Steven R. Finch, Mathematical Constants, Cambridge University Press, , 602 p. (lire en ligne), chap. 6 (« Constants Associated with Functional Iteration »), p. 428.
  3. Jean Kepler (trad. et notes Alain Segonds), Le secret du monde, Gallimard, coll. «tel», 1993 (ISBN 2-07-073449-8) , chapitre II (p. 70).

Liens externes

  • (en) Christoffel Bouwkamp, « An Infinite Product », Indagationes Mathematicae, Elsevier, vol. 68,‎ (DOI 10.1016/S1385-7258(65)50004-4).
  • (en) E. Stephens, « Slowly Convergent Infinite Products », The Mathematical Gazette, Mathematical Association, vol. 79, no 486,‎ , p. 561-565 (DOI 10.2307/3618092).
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