Charles Claude Flahaut de La Billarderie

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Charles Claude Flahaut de La Billarderie
Le comte d’Angiviller. Portrait par Jean-Baptiste Greuze, vers 1763. New York, Metropolitan Museum of Art.
Fonction
Surintendant des Bâtiments
-
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
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Saint-Remy-en-l'Eau ou Hambourg-AltonaVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 79 ans)
Hambourg-AltonaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Période d'activité
-Voir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Famille de FlahautVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Fratrie
Conjoint
Élisabeth-Josèphe de Laborde (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Académie des sciences ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Grade militaire
Blason

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Charles Claude Flahaut de La Billarderie, comte d’Angiviller, né à Saint-Remy-en-l'Eau en Beauvaisis le et mort à Altona près de Hambourg le , est un administrateur des arts, et dernier directeur général des Bâtiments du roi.

Biographie

Fils de Charles César Flahaut de la Billarderie, marquis de la Billarderie, frère de Charles-François de Flahaut de la Billarderie (1726-1793), le comte d’Angiviller fit une belle carrière militaire sous Louis XV, qui le mena jusqu’au grade de maréchal de camp.

Ami personnel de Louis XVI, il fut nommé directeur général des Bâtiments, Arts, Jardins et Manufactures du roi à l’avènement de celui-ci en 1774. Il favorisa le néo-classicisme et fut l’un des principaux introducteurs du style à l’antique en France, et en 1782 passa commande à Jacques-Louis David du tableau Le Serment des Horaces, achevé en 1785.

Passionné d’urbanisme, il appliqua les principes d’alignement des villes antiques à Versailles avec le quartier de Clagny, constitué d’îlots très réguliers autour des boulevards du Roi et de la Reine. Pour le nouveau Théâtre-Français (actuel théâtre de l'Odéon), il soutint le projet de théâtre en forme de temple grec des architectes Marie-Joseph Peyre et Charles De Wailly.

Sur les conseils de Jean-Baptiste Marie Pierre, directeur de l’Académie royale de peinture et de sculpture, il s’efforça de renouveler la peinture d'histoire en commandant à des peintres tels que Nicolas Brenet ou François Vincent de vastes compositions exaltant les gloires nationales comme Henri IV faisant entrer des vivres dans Paris (par Vincent, 1783, Musée du Louvre). De même, entre 1776 et 1787, il commanda une importante série de sculptures de grande taille représentant les grands hommes de la France, qui firent travailler les principaux sculpteurs du temps : Jean-Antoine Houdon, Augustin Pajou, Louis-Simon Boizot, Jean Joseph Foucou, Félix Lecomte, Louis-Philippe Mouchy, etc.

Proche des milieux philosophiques, il aida Suzanne Necker à constituer son salon en lui dépêchant pour l’assister son amie Elisabeth Françoise de Laborde, épouse d'Eustache Gérard Binet, baron de Marchais, qu’il épousa à son tour en 1781[1].

Après la fermeture de la galerie du Luxembourg en 1779, le comte d’Angiviller décida d’utiliser la Grande galerie du Louvre pour exposer les tableaux de la collection royale ainsi que les œuvres qui seraient acquises spécialement. Il commanda un rapport sur ce sujet à l’architecte Jacques-Germain Soufflot, mais ce projet, qui préfigurait le musée du Louvre, ne put être réalisé avant la Révolution française. On eut juste le temps de détruire la voûte inachevée de Nicolas Poussin, en raison du danger qu’elle représentait en cas d’incendie, et de faire bâtir en 1782 par l’architecte Maximilien Brébion, chargé du palais du Louvre au sein des bâtiments du Roi, un escalier menant au Salon carré, remplacé ensuite par l’escalier Daru où est placée la célèbre victoire de Samothrace.

En revanche, d’Angiviller put mener une ambitieuse politique d’acquisitions dans cette perspective, jusqu’à ce que les nécessités de la guerre d’indépendance américaine viennent tarir les fonds : il fit l’acquisition des principaux chefs-d’œuvre européens qui apparurent sur le marché, mais aussi des toiles de moindre importance, s’efforçant de combler les lacunes des écoles nationales des collections royales, non sans promouvoir les artistes français. Il entreprit également un vaste programme de restauration des collections.

Amateur d’art et de sciences, il constitua un superbe cabinet de minéralogie, qu’il légua en 1781 au Jardin des Plantes.

En 1786, Louis XVI le nomme gouverneur et administrateur du domaine de Rambouillet[2].

Accusé, à tort, de dilapidation des deniers publics, pour ne pas être arrêté, il émigra le 10 juin 1791. Il erra de Soleure à Altona (où il se fixa en 1806 dans cette petite cité, danoise à cette époque, qui ne sera qu'allemande à la guerre germano-danoise de 1864) en passant par Brunswick, Utrecht, Kiel[3].

Vie privée

En septembre 1781 Elizabeth Josèphe, baronne de Marchais, de cinq ans son aînée, devint son épouse. Elle était l'héritière du Château de Marchais dans l'Aisne, aujourd'hui propriété des princes de Monaco. Elle ne suivit pas son mari en émigration et mourut le 14 mars 1808.

Il fut le tuteur, de 1771 à 1778, de Rosalie de Beauchamp, comtesse de Neuilly, mère du comte Ange Achille de Brunet de Neuilly (fils naturel de Charles X). Elle avait été présentée en 1771 pour ses dix-huit ans à la Cour de Versailles par le prince de Monaco Honoré III et devint lectrice de Marie-Antoinette sur les instances du comte d'Angiviller[4]. C'est chez elle à Altona que le comte d'Angiviller vint finir sa difficile vie d'émigré le 11 décembre 1809[5]. ("Sa femme s'était refusée à le suivre dans son exil et il n'avait aucun des siens auprès de lui, sans enfants : toutes ses affections se reportèrent sur Mme de Neuilly qu'il regarda dès-lors, et qu'il aima, comme si elle eut été sa propre fille. Mme de Neuilly lui rendit tendresse pour tendresse et tous les soins d'un cœur filial")[6]

Iconographie

Annexes

Références

  1. Baron de Maricourt, Madame de Souza et sa famille, Les Marigny, Les Flahaut, Auguste de Morny (1761-1836), Paris, Emile-Paul, , X+399 (lire en ligne), p. 85-100
  2. Félis Lorin, Rambouillet : La ville, le château, ses hôtes (768-1906), page 220
  3. "Mémoires de Charles Flahaut comte d'Angiviller", librairie C. Klincksieck, Copenhague, 1923
  4. "Correspondance et Souvenirs du comte de Neuilly", page 6, Paris / Douniol, 1865
  5. "Mémoires de Charles Claude Flahaut, comte de La Billarderie d'Angiviller", publié par Louis Bobé (BNF / Data), pages XXII, XXVIII, XXXIV, Librairie Klincksieck, Copenhague, 1933
  6. "Correspondance et Souvenirs du comte de Neuilly", page 28, Paris / Douniol, 1865

Bibliographie

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    • Deutsche Biographie
    • Universalis
  • Jacques Silvestre de Sacy, Le Comte d’Angiviller, dernier directeur général des Bâtiments du Roi, Paris, Éditions d’histoire et d’art, Plon, coll. Ars et historia, 1953.
  • Jean de Viguerie, Histoire et dictionnaire du temps des Lumières, Paris, R. Laffont, coll. « Bouquins », , 1730 p. (ISBN 978-2-221-04810-8).
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