Affaire de la poudre Baumol

Cet article est une ébauche concernant la médecine et le droit.

Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.

L'affaire de la poudre Baumol est un scandale sanitaire qui s'est produit en France en 1952. Ce talc pour bébés, contaminé par un dérivé d'arsenic, cause environ 500 victimes, dont une centaine de décès, principalement dans le Sud-Ouest et en Bretagne.

Histoire

Jusque dans les années 1970, le talc est très couramment employé pour prévenir les irritations de la peau des bébés, appliqué tout particulièrement lors du changement des couches pour réduire l'humidité de l'urine qu'elles peuvent emprisonner au niveau des fesses et parties génitales[1].

La poudre Baumol est créée par les laboratoires Francam et commercialisée depuis 1914[2]. En 1947 sont fondés les laboratoires Daney, basés à Bordeaux, qui en 1951 rachètent la licence d'exploitation du talc Baumol bébé[3],[2]. Les premières alertes sanitaires ont lieu au printemps 1952 et la vente est interdite fin octobre de la même année[4].

Ce talc pour bébé Baumol, contaminé, cause environ 500 victimes[1]. Une centaine de personnes décèdent[1], dont 82 en Bretagne[5]. Le fournisseur, le laboratoire Daney dirigé par Jacques Cazenave, avait accidentellement remplacé l'oxyde de zinc par de l'anhydride arsénieux[4]. En outre, le laboratoire avait fait preuve de négligence dans les contrôles[6], tant pour les matières premières que pour les produits sortants[2]. À l'époque du procès, l'affaire est éclipsée à cause de la rupture du barrage de Malpasset à Fréjus[6].

Après sept ans d'instruction, le procès commence à Bordeaux en 1959[5]. Déclaré coupable d'homicides et blessures involontaires ainsi que d'infractions aux lois sur la pharmacie, Cazenave est condamné, le , à 18 mois de prison avec sursis et 200 000 francs d'amende[5]. Cette affaire, avec d'autres — Stalinon, talc Morhange, thalidomide — a contribué à la notion de pharmacovigilance[6].

Références

  1. a b et c « 1952. L’affaire de la poudre Baumol », Le Télégramme,‎ (lire en ligne).
  2. a b et c Théolleyre 1959.
  3. J. D, « Soixante-treize morts en 1952 », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  4. a et b Coiffard et Couteau 2017.
  5. a b et c Yann-Armel Huet, « Quand la Bretagne mourait de la poudre Baumol », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  6. a b et c Philippe Massol, « Histoire – 1952, le premier scandale sanitaire : l’affaire de la poudre Baumol », sur lesgeneralistes-csmf.fr, .

Annexes

Bibliographie

  • Claude Monneret, La révolution thérapeutique sous les trente glorieuses, Faits et anecdotes, Éditions universitaires européennes, , 160 p..
  • « L'application de la poudre Baumol a provoqué le décès de 79 enfants », Le Monde,‎ (lire en ligne). Accès payant
  • Jean-Marc Théolleyre, « Le pharmacien Cazenave, fabricant de la " poudre Baumol " va répondre de la mort de 69 bébés », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Laurence Coiffard et Céline Couteau, « De l’influence de scandales sanitaires sur la réglementation des produits cosmétiques. », Médecine et droit, no 147,‎ , p. 51-55 (présentation en ligne).

Article connexe

Liens externes

  • Baptiste Galmiche, « L'affaire de la poudre Baumol : le souvenir de 82 bébés », sur france3-regions.francetvinfo.fr, .
  • icône décorative Portail du droit français
  • icône décorative Portail des années 1950
  • icône décorative Portail de la pharmacie
  • icône décorative Portail des risques majeurs
  • icône décorative Portail de la Bretagne